moi, figée, devant une vieille commode. Elle portait une longue chemise de nuit blanche, ses cheveux défaits coulaient comme une rivière sombre sur ses épaules.
Elle ne se retourna pas immédiatement.
— Tu n’étais pas censé être réveillé, dit-elle d’une voix calme, presque douce… mais dénuée d’émotion.
— Qu’est-ce que tu fais ici, Amelia ? Qu’est-ce que c’est que cette pièce ?
Elle se tourna lentement. Son visage semblait
changé. Pas physiquement — non, c’était plus subtil que ça. Comme si quelque chose d’autre l’habitait, quelque chose de plus… ancien.
— Cette maison n’est pas vraiment à moi. Elle ne l’a jamais été. Je suis simplement celle qu’elle tolère.
Ses yeux brillèrent un instant d’une lueur étrange. Je fis un pas en arrière, le cœur battant à tout rompre.
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— Qui ça, “elle” ? demandai-je, le souffle court.
Amelia s’avança vers moi. Elle ne souriait pas. Elle ne montrait aucune peur, aucun trouble.
— Elle habite ici depuis longtemps. Bien avant moi, bien avant toi. Elle aimait cette pièce. Elle y a vécu… et elle y est morte. Et maintenant, elle… s’exprime à travers moi.
Je me mis à trembler. Était-elle en train de me manipuler ? Était-ce un délire, une forme de folie ?
