Le soir de mes noces, ma fidèle demoiselle d’honneur frappa doucement et murmura : « Si tu tiens à la vie, échappe-toi par la porte de derrière avant qu’il ne soit trop tard. » Le lendemain matin, je me suis agenouillée et j’ai pleuré, remerciant la femme qui m’avait sauvée d’une mort certaine.

Je me suis figée, certaine que c’était fini. Mais la bonne s’est interposée entre nous, criant d’une voix tremblante :

« Ça suffit ! Combien de vies allez-vous détruire avant que ce soit fini ?! »

Mon neveu m’a agrippé le bras, serrant les papiers contre lui. « Cours ! »
Nous avons couru jusqu’au poste de police le plus proche, déposant les livres sur le bureau. Au début, les policiers ont douté de mon histoire. Mais lorsqu’ils ont ouvert les dossiers, des preuves irréfutables sont apparues : des listes de prêts illégaux, des documents relatifs à des transactions commerciales illégales, des photos de réunions secrètes.

Une enquête a été immédiatement ouverte. Plusieurs membres de ma famille, dont mon mari, ont été arrêtés. Le scandale a éclaté dans la presse, bien que mon nom ait été tu.

La servante, blessée lors des combats, a survécu. Je lui tenais les mains et je sanglotais.

«Vous m’avez sauvé la vie. Je ne vous remercierai jamais assez.»

Elle esquissa un sourire : « Je veux juste que tu vives en paix. C’est suffisant. »

Quelques mois plus tard, j’ai déménagé dans une autre ville, recommençant à zéro. La vie était toujours difficile, mais au moins j’étais libre, enfin libérée de son regard.

Parfois, la nuit, les souvenirs ressurgissent et me font frissonner. Mais la gratitude grandit aussi : pour le courage du domestique, pour l’aide de mon neveu, pour ma propre décision de m’échapper.

Et j’ai réalisé la cruelle vérité : pour certaines mariées, leur nuit de noces marque le début du bonheur. Pour d’autres, c’est le début d’une lutte pour la survie.

J’ai eu la chance de faire partie des rares survivants et de pouvoir raconter mon histoire.