Ce jour-là, j’ai préparé nos deux tasses habituelles de thé à la cannelle. Mais quand je me suis retournée, James n’était pas sur le perron. Il était allongé dans son lit, le souffle court, les mains froides.
« Ne pars pas, James », ai-je murmuré en pleurant. « Le thé n’est pas encore prêt. »
Il sourit, ses doigts se resserrant autour des miens. « J’y suis déjà arrivé », murmura-t-il. « Je sens la cannelle. Ça me suffit. »
Et sur ces mots, il ferma les yeux — toujours souriant, toujours doux, toujours l’homme qui m’a appris que l’amour n’est pas une question de timing, mais de vérité.
Un an plus tard
Chaque matin, je prépare toujours deux tasses de thé : une pour moi, une pour lui. Je pose sa tasse sur le perron, à côté de la chaise vide, et la vapeur de cannelle s’élève dans l’air vif du Vermont.
« James, » je murmure, « le thé est prêt. Les feuilles sont tombées tôt cette année. »
Et d’une certaine manière, je le sens là — dans le murmure du vent, dans le parfum des écorces d’orange, dans cette chaleur constante qui ne m’a jamais quittée.
Il existe des amours qui arrivent discrètement, sans promesses ni grands gestes. Elles arrivent tard, mais elles durent. Elles ne sont pas faites de feu, mais de lumière.
Pour moi, cette lumière était un homme, un sourire et une tasse de thé d’automne éternelle.
